C'est la nuit sur la banlieue Willy ouvre enfin les yeux Y s'était pieuté à l'aube Peut-être un peut fracass' Il se lève se lave se fringue Son blouson et son flingue Il a mal au ch'veux tant pis Le v'là parti Ronde de nuit Dans les ruelles noires Drôle de vie Pour Willy Brouillard Le flicard Baston au Voltigeur Pas bon j'irai t't'à l'heure J'fais pas l'poids tout seul sans les potes Pis j'ai pas mes menottes Direction l'Intermarché Hier soir ils l'ont pillé Rien à signaler tout est calme Y'a rien qui crame Ronde de nuit Au milieu des barbares Drôle de vie Pour Willy Brouillard Le flicard Quand il était p'tit y voulait faire Gardien de square comme son grand-père Voulait vivre entouré d'minots Protéger les p'louses les moineaux Ben y vit entouré d'béton Au milieu d'une jungle à la con Y protège l'Etat les patrons Ceux qui r'fourguent la came aux nistons Pourquoi il a choisi La loi pas les bandits ? Pourquoi son vieux l'a déshérité Quand il a signé ? Il a jamais fait d'mal à une mouche Même à une noire une louche Il a choisi entre deux galères Celle où tu bouffes Ronde de nuit Sous les néons blafards Drôle de vie pour Willy Brouillard Le flicard On va quand même pas pleurer Y'en a des plus paumés Où t'as vu qu'j'allais faire une chanson A la gloire d'un poulet ? Ca s'rait vraiment l'monde à l'envers Le fond de la misère Est-c'qu'on peut mettre de la musique Sur la vie d'un flic ?
Quand il est arrivé A la belle de Mai Y connaissait dégun Le parisien Quésaco ce fadoli Avéses yeux de gòbi ? A dit tout le quartier Qui l'espinchait Y fait le fier ce pébronnasse Oh Bonne Mère qué counas L'est pas de la Marsiale C'est un con à la voile On va lui esquicher Le bout du nez Premier jour au bistrot L'a payé l'apéro A tous ces enfévés Pas rancunier Y se sont empégués Jusqu'à la nuit tombée A la santé peuchère De l'estranger Y fait le fier parc'qu'il est riche Oh Bonne Mère qué stoquefiche C'est un vrai rompe-figue Dis il est de Martigues ? Qu'est-c'qu'on peut s'en séguer De ses lovés Le lendemain le cacou Se promenait partout Avè sa fiancée Comme un trophée C'était un belle nine Au long cou de galine L'avait dû la furer Au poulailler Y fait le fier le parigot Oh Bonne mère qué cafalo Vé elle a le cul presque Comme la porte d'aix Va caguer à Endoume Oh fangoule Un jour à des nistons Qui jouaient au ballon Il dit "Oh les minots Y'a du boulot Pour remporter le match Faut se lever le maffre Et allez Bouleguez Les bras-cassés" Y fait le fier fatche de con Mets-y peuchère un pastisson Et qu'il aille au Vieux Port Faire ses estrambords Peut même s'y néguer L'estranger La caraque était née Avé la crépine Son équipe a brillé A été digne Avé le cul ma foi Un peu bordé déanchois L'a fait des Phocéens Européens Y fait le fier et y parade La Cannebière elle le bade Mais il nous casse aussi Un peu les alibòfi Car si on a la Coupe Il l'a aussi Après cette aventure L'est devenu madur L'a voulu remplacé Le député Il est bon ce jobastre Pour le 54 Y va se retrouver A Montfavet Y fait le fier et y voudrait Oh Bonne Mère nous escaner R'tourne à la capitale Ou bien au pégal Ou au PSG Chez les papés A la belle de Mai Aux Goudes et au Panier Il a salut dégun Le Parisien Quand il est remonté Dedans son TGV Avé sa fiancée Et ses lovés Y fait le fier ce pebronnasse Oh Bonne Mère c'est une estrasse Méfi Les trains s'arrêtent Quelques fois aux Baumettes Aprés un pénéquet A l'Evêché Ecoute ma quique belle Cette histoire c'est celle D'un fada d'une brêle D'une bordille Qui savait pas qu'ici On aime les bandits Qu'on donne l'amitié Aux estrangers Mais si y sont fiers comme le pape Oh Bonne Mère allez escape Fais du bien à Bertrand Il te le rend en caguant Donne lui le ballon De nos nistons Dès qu'il sera champion Il voudra ce pébron Remplacer le Gaston Ca pas question fatche de con
Je m'suis chopé 500 lignes : "Je n'dois pas parler en classe" Ras l'bol de la discipline Y'en a marre c'est dégueulasse C'est même pas moi qui parlais Moi j'répondais à Arthur Qui m'demandait en anglais Comment s'écrit No Future Si on est punis pour ça Alors je dis : 'Halte à tout ' Explique-moi Papa C'est quand qu'on va où ? C'est quand même un peu galère D'aller chaque jour au chagrin Quand t'as tell'ment d'gens sur Terre Qui vont pointer chez " fous-rien " 'vec les d'voirs à la maison J'fais ma s'maine de soixante heures Non seul'ment pour pas un rond Mais en plus pour finir chômeur Veulent me gaver comme une oie 'vec des matières indigestes J'aurais oublié tout ça Quand j'aurai appris tout l'reste Soulève un peu mon cartable L'est lourd comme un cheval mort Dix kilos d'indispensable Théorèmes de Pythagore Si j'dois avaler tout ça Alors je dis : 'Halte à tout ' Explique-moi Papa C'est quand qu'on va où ? L'essentiel à nous apprendre C'est l'amour des livres qui fait Qu'tu peux voyager d'ta chambre Autour de l'humanité C'est l'amour de ton prochain Même si c'est un beau salaud La haine ça n'apporte rien Pis elle viendra bien assez tôt Si on nous apprend pas ça Alors je dis : 'Halte à tout ' Explique-moi Papa C'est quand qu'on va où ? Quand j's'rais grande j'veux être heureuse Savoir dessiner un peu Savoir m'servir d'une perceuse Savoir allumer un feu Jouer peut-être du violoncelle Avoir une belle écriture Pour écrire des mots rebelles A faire tomber tous les murs Si l'école permet pas ça Alors je dis "Halte à tout" Explique-moi Papa C'est quand qu'on va où ? Tu dis que si les élections Ca changeait vraiment la vie Y'a un bout d'temps mon colon Qu'voter ça s'rait interdit Ben si l'école ça rendait Les hommes libres et égaux L'gouvernement décid'rait Qu'c'est pas bon pour les marmots Si tu penses un peu comme moi Alors dit :"Halte à tout" Et maint'nant Papa C'est quand qu'on va où ? Si tu penses un peu comme moi Alors dit :"Halte à tout" Et maint'nant Papa C'est quand qu'on va où ?
La boule à zéro Et la morve au nez On n'était pas beau Mais on s'en foutait Le mercurochrome Sur nos genoux pointus C'était nos diplômes D'l'école de la rue Le seul vrai enfer Qu'on avait sur terre Il était dans l'ciel De nos pauvres marelles On avait dix ans Pis on ignorait Qu'un jour on s'rait grands Pis qu'on mourirait L'eau des caniveaux Nous f'sait des rivières Où tous nos bateaux Naviguaient pépère Aujourd'hui les moineaux Evitez d'tomber Le nez dans l'ruisseau La gueule sur l'pavé A moins d'pas trop craindre Les capotes usées Et les vieilles seringues Et les rats crevés L'été sur les plages C'tait l'débarquement J'tais les GI's T'étais les Allemands Pistolet à flèches Carabine en bois Et ma canne à pêche C'tait un bazooka Dans les vieux blockhaus On f'sait notre Q.G. C'était bien craignoss' Qu'est-c'que ça chlinguait Les filles v'naient jamais Parc'qu'elles craignaient qu'on Veuille les tripoter Elles avaient raison Quand tu ramassais Un gros coquillage Eh ben t'entendais La mer l'vent du large Aujourd'hui t'as qu'une Symphonie d'4x4 Qui vont dans les dunes Comme a Ouarzazate Le son des tocards Réchappés hélas Du Paris-Dakar Du rallye d'l'Atlas On était inscrits Pour tout l'moi d'juillet A des cours de gym Et au club Mickey En c'temps là Disney Faisait pas les poches Ni les porte-monnaie A des millions d'mioches C'était l'Figaro Qui organisaient L'concours de châteaux De sable que j'gagnais Aujourd'hui c'journal Est l'ami des enfants Au Front National Et au Vatican Quand t'allais t'baquer Tu t'buvais peinard Un tasse d'eau salée Pas une marée noire Creusant l'sable blond Tu ram'nais des coques Pas des champignons Ni des gonocoques Dans les bouteilles vides Y'avait de messages Pas des pesticides D'un dernier naufrage L'jour où j'mourirais Puisque c'est écrit Qu'après l'enfance c'est Quasiment fini Devant l'autr'charlot J'espère arriver La boule à zéro Et la morve au nez Du mercurochrome Sur mes genoux pointus Qu'y connaisse l'arôme Du sirop d'la rue Lui qu'a eu tant d'mômes Et qui les a perdus
Elles s'en vont toujours par deux Avant le dîner discrètes Pour se recoiffer un peu Pour s'échanger en cachette Quelques potins quelques aveux Quelle est la raison secrète De cet exil mystérieux Qui les retient au petit coin ? Nos gonzesses Devant les lavabos Se repoudrent le bout du nez Se font les lèvres cerise Nos gonzesses Sous les néons pas beaux En dégrafant négligemment Un bouton de leur chemise Elles se retournent dans le miroir Par-dessus leurs épaules Pas très rassurées pour voir Si par malheur ou par hasard Leur joli cul n'aurait pas disparu Puis innocentes mais la tête haute Elles nous reviennent enfin Parfumées comme pour un autre Nos gonzesses Devant les lavabos Est-c'qu'elles parlent de moi de nous ? Est-c'qu'elles disent des gros mots? Nos gonzesses Sous les néons pas beaux Font semblant de se laver les mains Qu'elles ont blanches comme du bon pain Un beau jour elles disparaissent Sans laisser d'adresse A peine un petit mot Sur le miroir du lavabo De leur rouge à lèvres souvent Elles écrivent en lettres de sang Simplement "Adieu salaud " C'est vrai qu'il n'y a pas d'autres mots
Il est arrivé un matin d'novembre Comme le messager du temps qui fout l'camp J'l'ai vu dans la glace au mur de ma chambre Planté sur mon grand front intelligent Tout seul au milieu d'une mèche brune Arborant très fier ses reflets d'argent Comme un fantôme sortant de la brume Comme un arbre mort au jardin d'enfants Putain d'cheveu blanc Putain d'cheveu blanc J'ai crié : "Au secours viens vite mon amour Viens l'voir ce salaud avant qu'j'l'arrache Regarde le bien à la lumière du jour Ca fait une balafre ça fait comme un tâche Demain à coup sûr débarquent ses p'tits frères Dans six mois peut-être on m'appelle Crin-Blanc L'troisième âge arrive ça y'est c'est l'hiver Moi qui croyait vivre l'éternel printemps " Putain d'cheveu blanc Putain d'cheveu blanc J'ai beau m'répéter pour faire le brave C'proverbe imbécile qui m'amuse plus "La neige au grenier le feu à la cave " J'ai l'impression qu'un oiseau m'a chié d'ssus J'ai l'impression qu'la mort étale en riant Un manteau d'hermine sur ma pauvre tête Ou que la faucheuse se fait les dents Avant d'attaquer à la baïonnette Putain d'cheveu blanc Putain d'cheveu blanc On a beau s'croire toujours adolescent Pass'que nos gonzesses un peu miro Pass'que les miroirs sont très indulgents Et nos métastases toujours à zéro Le jour où t'hérites des ch'veux d'tes parents T'as du mal à croire qu'à partir d'maint'nant Les filles vont craquer sur tes tempes argent Surtout si elles craquaient pas avant Putain d'cheveu blanc Putain d'cheveu blanc Y'a quand même pas d'quoi s'flinguer tu sais bien Qu'y'a des choses plus graves dans la vie j'pourrais Voter socialiste r'garder TF1 Pis être abonné à VSD J'pourrais croire en Dieu rouler en scooter Pis j'pourrais avoir sous mes cheveux blancs Un cerveau d'sportif t'imagines l'horreur J'préfèr'rais m'les couper j'parle évidemment De mes cheveux blancs Mes putains d'cheveux blanc Putain d'cheveu blanc Putain d'cheveu blanc
Va donc pas pleurer Y s'baladait peinard Il avait pas d'collier Il était libre d'aller Et d'rev'nir pour bouffer Il était même pas prisonnier De ton amour insensé T'aurais quand même pas Voulu qu'y vive comme un con Sur le canapé Loin des gouttières des pigeons C'était un aventurier T'aurais pas voulu qu'on l'attache Y t'aurais miaulé "Mort aux vaches" Le petit chat est mort Il est tombé du toît C'est comme ça Il a glissé sur j'sais pas quoi Et Patatras On l'enterr'ra demain j'te jure Dans un joli carton à chaussures Le petit chat est mort Et toi et moi on va couci-couça A cause de quoi ? A cause que c'est chaque fois comme ça Pourquoi c'est toujours les p'tits chats Et jamais les hommes qui tombent des toits ? C'était un vrai sac à puces Encore plus libre qu'un chien Pas l'genre pour un su-sucre A te lécher la main Mais la liberté tu vois C'est pas sans danger c'est pour ça Qu'elle court pas les rues ni les toits C'était un vrai Titi La terreur des p'tis oiseaux La nuit y s'faisait gris Pour les croquer tout chauds C'est un peu salaud Mais t'as jamais mangé d'moineau C'est pas plus dégueu qu'un MacDo Le petit chat est mort Il est tombé du toit C'est comme ça Il a glissé sur j'sais pas quoi Et Patatras On ira d'main dans un jardin L'enterrer au pied d'un arbre en bois Le petit chat est mort Et toi et moi on va Couci-couça A cause de quoi ? A cause qu'on s'demande bien pourquoi T'as jamais un pape sur les toîts Etre trop près du ciel p't'être qu'y z'aiment pas
Des rues de Bogota Aux trottoirs de Miami Ca fait trop loin pour moi Alors je reste ici Pourquoi je quitterais Mon pays si joli Pour aller galérer Aux Etats-Unis Du travail j'en ai Le pavot la coca C'est pas Dieu qui les fait Pousser c'est mon Papa et moi Adios Zapata Que viva Marijuana Pour eux la mort Pour nous la Samba Finie la guérilla On faisait pas le poids La lutte armée ça va Quand t'as pas d'autre choix Avec les gringos On a trouvé plus malin On fait du négoce La main dans la main Les banques la CIA Sont nos meilleurs clients L'argent de la coca Eh C'est toujours de l'argent Adios Che Guevara Que viva Marijuana Pour eux la mort Pour nous la Samba Ils ont tué leurs Indiens Et pillé mon pays Nous on se venge enfin Sans prendre le maquis On fait agriculteurs Et l'Oncle Sam achète Et qui c'est le dealer Qui pourrit la planète ? C'est mon Papa et moi Ou bien c'est le yuppie Qui blanchit caramba Tout l'argent du trafic ? Adios Pancho Villa Que viva Marijuana Pour eux la mort Pour nous la Samba La vérité c'est que Ces enfants de salauds Ca les arrangent un peu La came dans leurs ghettos Ca tue surtout les pauvres Les négrots les bandits Ca justifie les flics Ca fait vendre des fusils Mais un jour le quart monde Dira aussi « Basta » A la misère du monde Et chant'ra avec moi Viva Che Guevara Zapata Pancho Villa Pour eux la mort Pour nous la Samba
Il a refermé la porte douc'ment Pour pas réveiller Maman Il a j'té l'Huma Sur l'canapé près du chat S'est assis dans un coin La tête dans ses mains Cinquante balais c'est pas vieux Qu'est-c'qu'y va faire de son bleu De sa gamelle de sa gapette C'est toute sa vie qu'était dans sa musette Y r'voit toutes ses années au chagrin Et tout l'cambouis sur ses mains Y r'pense à son gars Qui vouler faire péter tout ça Ca a pété sans lui Sans douleur et sans cris Où c'est qu't'as vu un bon Dieu Qu'est-c'qu'y va faire de son bleu De ses bras de travailleur C'est otute sa vie qu'était dans sa sueur Pourquoi y r'pense aujourd'hui au p'tit V'la dix ans qu'il est parti "Salut pauv' cave Tu s'ras toujours un esclave" Eh ben tu vois gamin Aujourd'hui j'suis plus rien Pas fini d'se faire des ch'veux Qu'est-c'qu'y va faire de son bleu D'son drapeau rouge de son Lénine C'est toute sa vie qu'était dans sa machine Y va reveiller Maman peut-être Lui dire : "Toujours pas de lettre Il reviendra Il pense à nous t'en fait pas là-bas Dans la guerilla Au Nicaragua" Merde aux hommes et merde à Dieu Il dit en raccrochant son bleu Mon enfant a compris mieux que moi Le bonheur de faire péter tout ça
Jt'en supplie mon Papou si j'ramène un d'ces quatres Mon amoureux chez nous Lui file pas un coup d'boule une mandale un coup d'latte Lui fais pas bouffer des clous Fous pas l'feu à sa mob qui s'ra garée en bas L'appelle pas " Microbe " l'est plus grand qu'toi Lui dit pas qu'il est moche et qu'il a l'chveux gras Lui fait pas les poches y fume pas T'en fait pas Papa mon amoureux tu l'aim'ras Il écoute que Brassens et toi C'est pas un premier de la classe Il est achement plus beau On dirait toi sur tes vieilles photos Tu craignais que j'ramène un ptit con-Chevignon Il a qu'un gros pull en laine Pas d'boucle doreille dans l'nez et même pas d'blouson Il est plutôt normal comme dégaine D'abord c'est obligé qu'tu craques pour mon Manouche Il adore la pluie et le vent Il aime René Fallet et y pêche à la mouche Et en plus il est protestant T'en fait pas Papa mon amoureux tu l'aim'ras Il a tatoué Guevara sur le bras Question dope pas d'lézard Il est accro qu'à moi Y joue d'la guitare il aime les chats Il est dernier en gym toujours prem' en redac Y dessine on dirait Hugo Pratt Dans deux ans y veut s'arracher au Niger Bosser pour Médecins sans frontière Te bile pas pour l'armée y veut s'faire insoumis J'ui ai même dit quon l'planqurait En virant toutes mes p'luches mon Marsupilami Y'a bien une p'tite place sous mon lit T'en fait pas Papa mon amoureux tu l'aimras Y lit des livres qu'tu comprendrais pas Du sport il en fait pas N'empêche qu'en championnat Il aime que Lens et Marseille comme toi Ten fait pas Papa mon amoureux tu l'aimras Au bras d'fer l'est aussi nul que toi T'en fais pas tu l'aimras Pendant au moins Une semaine ou un mois comme moi
Où vas tu garçon ou fille Lolito-Lolita Où vas tu garçon ou fille Dans ce monde là Dans cette grande pyramide Où les plus nombreux n'ont pas D'autre choix que cette vie de Misère et d'effroi Les damnés sont tout en bas Lolito-Lolita Les damnés sont tout en bas Deux humains sur trois Sans abri sans pain sans joie La pyramide les broie Depuis dix mille ans je crois Lolita Puis vient le prolétariat Lolito-Lolita Des millions des petits bras Une armée de forçats Trahi par les syndicats Méprisé par les bourgeois Et qui marche toujours au pas Lolita Plus haut viennent les soldats Lolito-Lolita Plus haut viennent les soldats Ils tireront sur toi Pour protéger l'Etat La propriété la loi Ils piétinneront tes droits Lolita Moins nombreux malgré leur poids Lolito-Lolita Viennent curés et prélats Ils prieront pour toi Ils te diront: "Ferme-là Travaille consomme et tais toi Et le ciel t'appartiendras" Lolita Tout en haut il y a les rois Lolito-Lolita Tout en haut il y a les rois Qui règnent sur toi Ils ont décidé des lois Qui font que tu resteras Toujours tout en bas Leur putains c'est les médias Renverse la pyramide Lolito-Lolita Renverse la pyramide Mets la tête en bas Mais tu n'seras pas plus libre Quand le peuple régneras Y'aura toujours des Bastilles A faire tomber Lolita Les hommes entre eux sont bien pires Que les rats Chì l omi in trà di elli Sò perghju chè i top
Un pigeon s'est posé Sur l'épaule galonnée Du Maréchal de France Et il a décoré La statue dressée D'une gastrique offense Maréchaux assassins Sur vos bustes d'airain Vos poitrines superbes Vos médailles ne sont Que fientes de pigeons De la merde Un enfant est venu Aux pieds de la statue Du Maréchal de France Une envie naturelle L'a fait pisser contre elle Mais en toute innocence Maréchaux assassins Le môme mine de rien A joliment vengé Les enfants et les mères Que dans vos sales guerres Vous avez massacrés Un clodo s'est couché Une nuit juste aux pieds Du Maréchal de France Ivre mort au matin Il a vomi son vin Dans une gerbe immense Maréchaux assassins Vous ne méritez rien De mieux pour vos méfaits Que cet hommage immonde Pour tout le sang du monde Par vos sabres versé Un couple d'amoureux S'embrasse sous les yeux Du Maréchal de France Muet comme un vieux bonze Il restera de bronze Raide comme une lance Maréchaux assassins L'amour ne vous dit rien A part bien sûr celui De la Patrie hélas Cette idée dégueulasse Qu'à mon tour je conchie