Je v'nais de manifester au Quartier J'arrive chez moi, fatigué, épuisé, Mon père me dit : bonsoir fiston, comment ça va ? J'lui répond : ta gueule, sale con, ça t'regarde pas ! Et j'ui dit : crève salope ! Et j'ui dit : crève charogne ! Et j'ui dit : crève poubelle ! Vlan ! une beigne ! Le lendemain, comme tous les jours, j'vais au lycée, Je rencontre dans la cour mon prof d'anglais, Elle me dit : bonjour jeune homme, comment ça va ? Et j'ui dit : crève salope ! Et j'ui dit : crève charogne ! Et j'ui dit : crève poubelle ! Vlan ! une beigne! L'proviseur m'a convoqué le lendemain, Dans son cabinet privé, pour un entretien, Ym'dit : essuyer vos pieds avant d'entrer. J'ui ai dit : écoute mon pote, tu m'laisses causer ! Et j'ui dit : crève salope ! Et j'ui dit : crève charogne ! Et j'ui dit : crève fumier! Vlan ! viré! Je m'suis r'trouvé dans la rue, abandonné, J'étais complètement perdu, désespéré, Un flic me voit et me dit : qu'est c'que tu fous ici ? A l'heure qu'il est, tu devrais être au lycée, Et j'ui dit : crève salope ! Et j'ui dit : crève charogne ! Et j'ui dit : crève fumier ! Vlan ! bouclé! Je m'suis r'trouvé enfermé à la Santé, Puis j'ai été condamné à être guillotiné, Le jour de mon exécution, j'ai eu droit au cur'ton, Y m'dit : repentez vous mon frère, dans une dernière prière Et j'ui dit : crève salope ! Et j'ui dit : crève charogne ! Et j'ui dit : crève fumier ! Vlan ! y z'ont tranché !
Viens chez moi j'habite chez une copine (Renaud Séchan)
Musique originale du film "Viens chez moi j'habite chez une copine" avec Bernard Giraudeau et Michel Blanc réalisé en 1980.
J'ai l'coeur comme une éponge Spéciale pour fille en pleurs Heureus'ment pa'c'que ma tronche C'est pas vraiment une fleur J'emballe tout c'qui s'présente Les cousines les belles-soeurs J'ai l'démon du bas ventre Mon métier c'est dragueur Dés que j'rencontre une frangine J'lui dis salut toi ça va Viens chez moi j'habite chez une copine Sur les bords au milieu c'est vrai qu'je crains un peu Je glande un peu partout Avec mon sac de couchage Je suis dans tous les coups foireux Tous les naufrages J'ai des potes qu'ont d'l'argent Ben y travaillent c'est normal Moi mon métier c'est feignant Hé mec t'as pas cent balles J'ai des plans des combines Pour vivre comme un pacha Viens chez moi j'habite chez une copine Sur les bords au milieu c'est vrai qu'je crains un peu J'ai même été étudiant Chômeur baby-sitter Quand j'pense que mes parents Voulaient qu'je sois docteur Parfois quand j'ai du blé Je flambe comme un malade L'pognon j'l'ai pas gagné Mais mon métier c'est minable Ouah super la rouquine Hé salut toi ça va Viens chez moi j'habite chez une copine Sur les bords au milieu c'est vrai qu'je crains un peu Hé viens chez moi j'habite chez une copine J'ai mon mat'las dans la cuisine Alors tu viens si tu veux tranquille Allez viens Viens chez moi j'habite chez une copine Allez viens la frangine Allez viens Non ah bon d'accord
P'tit dej' blues (Renaud Séchan)
Ben voilà la galère c'est r'parti pour un tour Carrément comme hier j'suis encore à la bourre Pendant c'temps ma gonzesse doit sortir de la douche Se fringuer en vitesse et se peindre la bouche Et oublier peut-être que les yeux pleins de neige Ce matin c'est son mec qui a fait son p'tit dej' Son p'tit dej' Ben voilà la galère j'enfile ma camionette J'vais bouffer d'la poussière j'en ai déjà plein les guêtres Je suis mal dans mes grolles et mal sur ma banquette Et ces putains d'bagnoles qui me ruinent la tête Pendant c'temps ma gonzesse baptise le plumard Et regarde ses fesses dans la glac de l'armoire De l'armoire Ben voilà la galère marné pendant huit plombes J'irai bien m'jeter une bière t't'à l'heure à la Rotonde J'appellerai ma gonzesse pour lui dire que tout baigne Mais non j'suis pas chez une maîtresse j'suis au bistrot et j't'aime J'lui dirai n'oublie pas ce soir d'acheter du vin Sinon y'en aura pas pour son p'tit dej' demain Demain
Ethiopie (Renaud Séchan / Frank Langolff)
Ils n'ont jamais vu la pluie Ils ne savent même plus sourire Ils n'y a même plus de larmes Dans leurs yeux si grands Les enfants d'Ethiopie Embarqués sur un navire Qui n'a plus ni voiles ni rames Attendent le vent Loin du coeur et loin des yeux De nos villes, de nos banlieues L'Ethiopie meurt peu à peu Peu à peu Rien qu'une chanson pour eux Pour ne plus fermer les yeux C'est beaucoup et c'est bien peu C'est bien peu Mais à chaque enfants qui tombe Qui meurt loin des yeux de l'occident Notre ciel devient plus sombre Et notre avenir moins grand Sur cette terre de sécheresse Ne fleurissent que les tombes Malgré nos richesses Leur soleil nous fait de l'ombre Donnons-leur des lendemains En échange de rien Donnons-leur la vie Seulement la vie Chez nous la forêt succombe La-bas, le désert avance Plus vite que la colombe Dans un ciel d'indifférence Les enfants du tiers monde N'ont que l'ombre d'une chance Chaque jour, chaque seconde Faisons taire le silence Rien qu'une chanson pour eux Pour ne plus fermer les yeux C'est beaucoup et c'est bien peu C'est bien peu
A l'origine, Renaud avait écrit ce couplet (qui fut corrigé à la demande de Jean-Jacques Goldman) :
Sur cette terre de sécheresse Ne fleurissent que les tombes Des victimes de nos richesses De nos usines et de nos bombes
C.A.L en bourse
La grenade qu'un CRS m'a envoyée L'autre soir au Quartier m'a beaucoup fait pleurer, J'ai rejoint en courant la place Edmond-Rostand, Y'avait des flics partout et pourtant j'en rosse tant Dans la semaine ils mettent leurs petits PV Et le vendredi soir relancent nos pavés Ces bourreaux ces SS qui nous filent des mornifles Et qu'on attaque sans peur à coups de canif Les flics ne cognent jamais de la meme façon, Tout dépend de la fille tout dépend du garçon, Moi je suis le polisson du centre Beaujon. Là j'ai connu un flic que l'on appelle Eugène Car sa spécialité c'est la lacrymogène Je lui ai dit cent fois "Arrete les crimes Eugène"
Fanny de la Sorgue
Dans l'eau de la Sorgue Fanny Ne se baignera plus jamais La rivière pleure dans son lit Sa Fanny toute rhabilée La belle n'ira plus dans l'eau Depuis cent ans elle se cache A l'ombre d'un joli tableau Qu'un amant fit d'elle à la gouache Et c'est un bistrot désormais Qu'on peur voir dans l'angle d'un mur Le cul de Fanny dévoilé Promettant la bonne aventure Au bord de la Sorgue où Fanny S'en allait se baigner jadis Sous les platanes du midi Les boules de pétanque glissent Que je pointe oi bien que je tire Les miennes finissent dans l'herbe Je pourrais mieux faire mais faut dire Je triche un petit peu pour perdre Pour pouvoir un jour dans ma vie Honorer ces divines fesses Un genou en terre pardi Ainsi qu'on célèbre une messe Quel est le crétin misogyne Qui décréta punition Honteuse ridicule indigne Cette noble communion Cette intimité que je souhaite De mes lèvres avec ce cul Qui récompense la défaite Qui ne brille que pour les vaincus M'est avis que ce pauvre naze Dut passer sa vie à prier A genoux pour que sa bourgeoise Lui offre pareil bienfait Au Pays des Sorgues Fanny Peut se vanter d'avoir fait mettre Un genou à terre à celui Qui pour aucun dieu ou maître Nulle loi nulle discipline Qui devant nulle autorité N'aurait jamais courbé l'échine Jamais n'aurait capitulé Je me prosternerai encore Bien plus et sans honte jamais Pour un autre bout de ton corps J'irai Fanny jusqu'à ramper...
Ravachol
Il s'app'lait Ravachol c'était un anarchiste qu'avait des idées folles des idées terroristes Il fabriquait des bombes et les faisait sauter pour emmerder le monde les bourgeois, les curés A la porte des banques dans les commissariats ça f'sait un double-bang j'aurais aimé voir ça Mais un jour il fut trahi par sa meilleure amie livré à la police la prétendue justice. Au cours de son procès il déclara notamment n'avoir tué aucun innocent vu qu'il n'avait frappé que la bourgeoisie que les flics les curés les fonctionnaires pourris Mais le juge dit Ravachol on a trop discuté tu n'as plus la parole maint'nant on va trancher Devant la guillotine il cita ben voyons le camarade Bakounine et l'camarade Proudhon Si tu veux etre heureux pends ton propriétaire coupe les curés en deux tue les p'tits fonctionnaires Son exemple fut suivi quelques années plus tard par Emile Henry autre ennemi du pouvoir Camarade qui veux lutter autour du drapeau noir drapeau d'la liberté drapeau d'l'espoir rejoins le combat du Groupe Ravachol et n'oublie surtout pas qu'la propriété c'est l'vol Il s'app'lait Ravachol c'était un anarchiste qu'avait des idées pas si folles des idées terroristes
Welcome Gorby
Il est pas né le mec qui m'f'ra Dire qu'j'ai d'la tendresse pour les rois Ou pour les chefs Z'ont tous mérité dans l'histoire Les foudres de mon encre noire Mais Gorbatchev Est un p'tit bonhomme épatant Contre qui je n'ai pour l'instant Aucun grief Personne méritait plus que lui L'prix Nobel de la pénurie Et de la dèche Welcome Gorby, bienv'nue ici Où on est quelques-uns, je crois Un copain à moi et pis moi A espérer Qu'tu vas v'nir avec tes blindés Nous délivrer T'as fait tomber le mur de Berlin Si tu sais pas quoi faire des parpaings Pour ta gouverne Y'a d'la place ici, mon pépère Autour de tous les ministères Toutes les casernes ça évit'ra qu'le populo Un jour nous pende tous ces barjots A la lanterne Quoiqu' pour une fois ça s'rait justice De contempler ces pauvres sinistres La gueule en berne Ici y'a des chaînes à briser Commence par les chaînes de la télé Ca serait Byzance Que tu nous débarrasses un peu De ce "Big Brother" de mes deux J'te fais confiance Tu pourras aussi liquider Les radios FM à gerber Qui nous balancent De nos chanteurs hydrocéphales Et de leur poésie fécale Toute l'indigence Welcome Gorby, bienv'nue ici Où on est quelques-uns je crois Un copain à moi et pi moi A espérer Qu'tu vas v'nir avec ton armée Tout balayer Tu peux construire si tu t'amènes Quelques goulags au bord de la Seine De toute urgence Ici y'a un paquet d'nuisibles Qui nous font péter les fusibles De la conscience Des BHL et des Foucault Pas l'philosophe non l'autre idiot Des Dorothées Fort sympathiques au demeurant Je dirais plus exactement Aux demeurés Welcome Gorby bienv'nue ici Où on est quelques-uns, je crois Un copain à moi et pis moi A espérer Qu'tu vas v'nir claquer l'beignet A tous ces tarés On a ici c'est bien pratique Quelques hôpitaux psychiatriques Qu'tu peux vider Pour y foutre les psychanalystes Les députés les journalistes Et les Musclés Ca va te faire un sacré boulot Mais si tu veux des collabos Faut pas t'miner Tu sais à part dans mon public En chaque français sommeille un flic T'as qu'à piocher Si t'en as marre du communisme J'te raconte pas l'capitalisme Comme c'est l'panard Comment on est manipulés, Intoxiqués, fichés, blousés Par ces connards Viens donc contempler nos idoles Elles sont un peu plus Rock and Roll Que ton Lénine Bernard Tapie et Anne Sinclair 'Vec ça tu comprends qu'notr'misère Soit légitime Welcome Gorby, bienv'nue ici Où on est quelques-uns, je crois Un copain à moi et pis moi A espérer Qu'tu vas v'nir éliminer Nos enfoirés Welcome Gorby, bienv'nue ici Où on est quelques-uns, je crois Un copain à moi et pis moi A supposer Qu'si tu v'nais avec tes blindés Y voudraient sûr'ment pas rester
Zénobe
Zénobe attend Il a quinze ans Il se pique et il se came Pique et pique et collegram Il sent qu'il dose Sa dose I' s'dit souvent Qu'c'est qu'un passe-temps Au milieu de cette vie Où tout n'est que pacotille Rien qu'du cinoche C'est moche Il prend sa neige Prend sa blanche neige Et tant pis si le temps s'enfuit Zénobe attend Il a vingt ans Et pour s'envoyer en l'air Cette aiguille, ce bout de fer Qui l'ankylose Il ose I' s'dit parfois Qu'ça lui pass'ra Mais c'est une sacrée belle fête Tous ces arbres à came en tête Qui font qu'la vie Dévie Il prend sa neige Prend sa blanche neige Et tant pis si le temps s'enfuit Zénobe attend Il a trente ans Souvent dans sa veine bleue Il enfonce tout ce qu'il peut Il continue Sa mue I' s'dit qu'la vie Elle est pourrie Quand il regarde devant Il voit des sables émouvants Et d'la poussière Derrière Alors il prend sa neige Sa dernière neige Et tant pis si la vie s'enfuit Et tant pis si la vie s'enfuit
Miss Maggie (version anglaise)
Women of the world or street So very often just the same I love every one I meet Have they fame or be they plain Down to the last stupid crow I praise with every word I utter I'm disgusted by men now With their morals from the gutter 'Cause there's no woman in this land Quite so stupid as her brother Nor so vain or underhand Except maybe Madame Thatcher Lady I love you now I do 'Cause when a sport becomes a war There's no girls or very few Amongst those fans who yell for more Those with no marbles left to lose Up to here with hate and beer Deifying fools in blue Insulting bastards with a sneer There is no female hooligan Imbecilic filled with murder No not even in Britain Except for sure Madame Thatcher I love woman just because When she's sitting at the wheel There's no man-like sense of loss No urge to kill is yours to feel For a slightly damaged headlight Or for two fingers in the air There are those who wish to fight To the death if they but dare An "up yours" their favourite sign There's no woman so vulgar To use this symbol all the time Except perhaps Madame Thatcher How I love you dear woman You don't go to war to die Because the vision of a gun Does not make you pant and sigh Amongst those hunters of the night Who jump on creatures that are frail And occasionnally an Arabite I've yet to see a female There is no woman low enough To spit and polish a revolver Just to feel so bloody tough Except for sure Madame Thatcher The atom bomb was never made By a human female brain And no female hand has slayed Those US peoples of the plain Palestinians or Armenians Bear their witness form the grave That a genocide is masculine Like a SS or a Green Beret In this bloody mass of man Each assassin is a brother There's no woman to rival them Except of course Madame Thatcher And lastly Woman above all I love hour gentleness so mild A man draws strength from his own balles Wich like his gun he shoots from wild And when the final curtain draws He'll join the cretins in the harvest Playing football playing wars Or who can piss the farthest I would join the doggic host And love my days on earth As my day to day lampost I would use Madame Thatcher
Toute seule à une table
Toute seule à une table Si c'est pas gâché T'es encore mettable Pas du tout fanée T'as quoi ? Quarante-cinq ? Allez cinquante balais Tu fais beaucoup moins qu' Ta montre ton collier Ça fait bien une plombe Que j'te mate en douce Dans c'resto plein d'monde Que tu éclabousses De ce charme obscur Qui parfois nous pousse Vers les femmes mûres Et aussi les rousses Toute seule à une table Si c'est pas gâché T'as les yeux du diable Pi t'as l'air gaulée Comme un château d'sable Avant la marée Comme un dirigeable Avant les pompiers C'est pas un lapin Qu'on t'aurait posé Tu r'gard'rais tes mains Et la porte fermée Tu boirais du vin Tu s'rais maquillée T'attends p't'être un chien Pas un fiancé Toute seule à une table Si c'est pas gâché Belle et misérable Quel est ton secret Derrière le rideau De tes yeux baissés Quel est le salaud Qui te fait pleurer A la façon qu't'as D'jamais m'regarder 'Mon avis c'est moi Qui t'fais chavirer Ou alors c't'un drame Trop dur à percer Comme la cellophane Autour d'un CD Toute seule à une table Si c'est pas gâché Et ce mec minable C'est lui qu't'attendais ? Ma parole je rêve Y va t'embarquer Sans finir ton chèvre Sans boire ton café Y doit être chausseur Et toi sa vendeuse Tu regardes l'heure Et t'as l'air heureuse Si un jour j'te chope J'te l'dis dans les yeux Le malheur salope Te va beaucoup mieux