J'ai dix ans (1974)


Petite annonce

 
Cherche une fille soleil pour chauffer ma banlieue
Une fille provencé pour mes escalators
Cherche main tendue dans la foule qui dort
Ecrivez
Cherche une fille fleur aux près de Saint-Germain
Une fille bateau pour partir sur la Seine
Si vous voyez la mer au fond du RER
Ecrivez
 
J'ai laissé le soleil à l'autre bout du jour
Je n'ai plus que la nuit pour trouver mon amour
J'ai laissé le soleil à l'autre bout du jour
Je n'ai plus que la nuit pour tomber en amour
 
Cherche une amie peut-être au bout de ma campagne
Avec des yeux de ciel et des cheveux de feuilles
Mais le ciel est plombé et l'été est ailleurs
Ecrivez
Ecrivez-moi des mots impossibles à dire
Des mots d'eau qui ruissellent et des mots de forêt
Cherche une fille fleur dans la ville qui pleure
Ecrivez
 
Refrain
 
Cherche une fille aubépine au dédale des planètes
Dans des années prières peut-être peut-être peut-être
Cherche un amour lumière et j'ai mal à la tête
Ecrivez
 
Refrain


Partir

 
Le monde est tellement monotone
On y rencontre plus personne
Les gens sont cachés derrière des murs bétons
Derrière des murs prisons
 
Partir partir en dirigeable
Partir n'importe où mais partir
Partir et ne plus revenir
Partir partir dans les étoiles
Partir n'importe où mais partir
Partir et ne plus revenir
 
Le monde est tellement monotone
Comme ils ont l'air triste les hommes
Mais moi je m'en vais dans un autre univers
D'ombres imaginaires
 
Refrain
 
J'étouffe dans ce paysage
Ciment fer et béton sauvage
Partons au-dessus des nuages
Tu sais mon amour c'est l'été
 
Refrain

 


C'était un soir

 
C'était un soir comme tou s les soirs
Sur le journal y'avait des mots
Y'avait les Stones à la radio qui pleuraient
C'était un soir orange et vert
Y'a des fumées au fond de l'air à Paris
C'était un soir de temps qui passe
Avec ses mégots ses palaces
Et ces visages fatigués fatigués
 
J'avais des soirs de poésie tout là bas quand j'étais petit
Avec des rires de confiture coulant sur des pages d'écriture
J'avais des soirs de tragédie de larmes et de piqûres d'orties
De vrais chagrins au fond des nuits de mes nuits
 
Mais c'est un soir comme tous les soirs
Au bout d'mon lit passent des autos
Au bout d'ma vie coulent des bateaux mes bateaux
Mais c'est un soir orange et vert
Sous le soleil des réverbères de Paris
 
C'était un soir comme tous les soirs
Sur le journal y'avait des mots
Y'avait les Stones à la radio qui pleuraient
C'était un soir orange et vert
Y'a des fumées au fond de l'air à Paris
 
C'était un soir comme tous les soirs
Sur le journal y'avait des mots
Y'avait les Stones à la radio qui pleuraient qui pleuraient

 


J'ai dix ans

 
J'ai dix ans
Je sais que c'est pas vrai
Mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver
Que j'ai dix ans
Ça fait bientôt quinze ans
Que j'ai dix ans
Ça paraît bizarre mais
 
Si tu m'crois pas hé
Tar' ta gueule à la récré
 
J'ai dix ans
Je vais à l'école
Et j'entends
De belles paroles
Doucement
Moi je rigole
Cerf volant
Je rêve je vole
 
Refrain
 
Le mercredi j'ni'balade
Une paille dans ma limonade
Je vais embêter les quilles à la vanille
Et les gars en chocolat
 
J'ai dix ans
Je vis dans des sphères
Où les grands
N'ont rien à faire
Je vois souvent
Dans les montgolfières des géants
Et les petits hommes verts
 
Refrain
 
J'ai dix ans
Des billes plein les poches J'ai dix ans
Les filles c'est des cloches J'ai dix ans
Laissez-moi rêver
Que j'ai dix ans
 
Refrain
 
Bien caché dans ma cabane
Je suis l'roi d'la sarbacane
J'envoie des chewing-gums mâchés à tous les vents
J'ai des prix chez le marchand
 
J'ai dix ans
Je sais que c'est pas vrai
Mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver
Que j'ai dix ans...

 


L'amour 1830

 
Dans le parc au point du jour
Elle voulait qu'on se promène
Je devais lui faire la cour
Mais pas l'amour (bis)
 
Elle commençait un poème
Et s'enfuyait en pleurant
De loin me criait «Je t'aime»
Dans le vent oui dans le vent
 
Moi l'amour 1830
Pathétique romantique
Je trouvais ça démodé
Moi l'amour 1830
Je n'ai pas su le comprendre
Et je reste malheureux malheureux
 
Dans le parc au point du jour
Un cabriolet s'en va
Il emporte mon amour
C'est mon amour qui s'en va
 
J'ai gardé ce mouchoir bleu
Le souvenir d'un poème
Et je marche malheureux
Que je l'aime (bis)
 
Refrain
 
J'ai voulu vivre au présent
Un amour du temps passé
Quand on contrarie le vent
Le vent peut tout déchirer
 
Moi l'amour 1830
Pathétique romantique (ter)
Je trouvais ça démodé

 


T'aurais dû venir

 
Sur la Seine en Pédalo
La Seine en Pédalo
On est bien quand il fait beau (bis)
Les platanes donnent des oranges
 
C'est ça qui est étrange (bis)
Les pigeons n'ont plus peur des autos
Et d'ailleurs en un mot y a plus d'auto
Nous rêvions d'avenir
T'es con t'aurais dû venir
 
Jusqu'à quatre heures du matin
A quatre heures du matin
On musique entre voisins
Musique entre voisins
La concierge joue de la guitare Ça fait du tintamarre (bis)
Le lendemain café au lait au lit
A partir d'aujourd'hui on se lève à midi
Nous rêvions d'avenir
T'es con t'aurais dû venir
 
Y'a que des amis partout
Que des amis partout
Qui sont toqués complètement fous
Toqués complètement fous
A part quelques agents de police
Qui ont l'air un peu triste (bis)
Même les pavés sont en couleur
Et les rues de Paris sont des marchés aux fleurs
Nous rêvions d'avenir
T'es con t'aurais dû venir
 
Les gens sont devenus gentils
Tous les gens sont gentils
Ils m'disent vient chez nous à midi
Viens manger à midi
Ne faites surtout rien de vos journées
Enfin de vraies vacances à perpétuité
Nous rêvions d'avenir
T'es con t'aurais dû venir